Le choix d'avancer



J’adore ce petit film de 2 mn, je ne me lasse pas de le regarder. D’abord, ils sont rigolos ces pingouins à la démarche chaloupée. Et puis il est tellement tentant de leur prêter des attitudes et comportements très humains.

Comment ne pas imaginer qu’ils se concertent pour savoir quel chemin prendre quand leurs têtes se rapprochent ?

Comment ne pas imaginer que celui qui a sauté bombe le torse, fier de l’effort accompli ? C’est très drôle de prêter aux animaux nos propres attitudes !

Moi j'imagine leur dialogue: "rho, t'as vu ça ? Mais comment on va passer ? Est-ce qu'on va y arriver ? " 

Et puis au delà de l’amusement, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver une forme de tendresse pour ces deux compères qui n’ont pas, mais vraiment pas envie de se mouiller les pattes ! Alors vous savez comme il est humain de s’identifier à l’autre, comment on se retrouve chez l’autre, comment fonctionne cet effet miroir entre nous et autrui. Eh bien avec ces deux pingouins, c’est un peu pareil.

Je vois l’hésitation quand on est au bord, juste au bord, et puis le risque aussi. Mince, on risque de se mouiller les pattes ! Il est difficile de sauter pour passer de l’autre côté de la rive. Et on peut douter, parfois, de réussir et hésiter longuement avant de se lancer. On peut aussi rêver d’être déjà parvenu là où l’on veut aller.
Cela demande d’efforts, de doutes, de regards en arrière, d’hésitations, de peurs aussi…

Mais quand on a une vision, quand cette vision est précise, quand on le veut vraiment, vraiment, alors il est peut-être plus facile de mobiliser toutes ses ressources, son énergie, sa créativité et hop ! On surmonte, on traverse, et on avance vers ce que l’on souhaite.

La prochaine fois que vous aurez une hésitation, un doute, un manque d’énergie pour avancer, pensez à ces deux compères à la démarche chaloupée. Souvenez vous de ce saut par dessus la rigole. Un petit saut pour vous, un grand saut pour le pingouin  et la conquête d’un nouvel horizon. Donnez vous envie, une fois la rigole traversée, de bomber le torse, avec fierté, pour cette avancée conquise. La liberté, finalement, c’est s’imposer ses propres choix et limites. Et manifestement ces deux pingouins ont décidé qu’ils avaient la liberté de franchir la limite qui semblait les retenir… La liberté de prendre le risque de se mouiller les plumes. Quelles sont les limites que vous vous imposez, et quelles sont celles que vous pourriez choisir de franchir ?

Faites une petite liste, décidez aujourd’hui d’aller vers quelque chose que vous avez l’habitude de refuser, une chose qui vous fait un petit peu peur, une limite que vous n'osez pas franchir. On est souvent parfaitement conscient que ce qui nous fait si peur est une broutille pour tant d'autres, que ce qui nous paraît hors de portée est si banal pour tant d'autres. Et on se trouve tout un tas de bonnes raisons pour l'expliquer "Oui mais moi c'est pas pareil parce que, vu que, à cause de..." Mais tout ça, ce sont nos propres idées, nous les avons fabriquées, en quelque sorte, ce sont des théories ! Et si cette théorie, ce postulat de base, ce "je ne peux pas" était erroné ?
Décidez quelle limite vous pourriez franchir, juste un peu, un tout petit pas de plus ?

Autorisez vous à franchir la petite rigole qui vous empêche d’aller vers quelque chose qui vous ferait plaisir et que la culpabilité, la peur ou le manque de confiance vous interdit. Un « non » que vous n’osez pas dire ? Un choix que vous n’osez pas faire ?  Allez, avancez jusqu’au bord, une grande inspiration et hop ! Le petit saut qui vous emmène vers la liberté !
Bombez le torse ! 
Un tout petit pas suffit pour réaliser que le ravin terrifiant n'est en fait qu'un mince filet d'eau dans la toundra !