« J’ai fait des efforts, ah ça, oui ! J’ai considérément évolué ! » Avec toutes ces lectures, retraites, programmes et bonne volonté, évidemment que l’on évolue.
Sauf que parfois, on se raconte un peu des histoires !
Vous avez évolué si : Vous êtes capable de présenter des excuses à l’autre, des excuses toutes simples et sincères, des excuses qui n’attendent pas que l’autre fasse pareil, des excuses qui ne vous servent pas à vous justifier, des excuses qui ne cherchent pas à en rajouter une couche, à diminuer l’autre ou à avoir la paix. Non, de toutes simples excuses qui sont la preuve que vous avez évolué, parce que vous êtes maintenant capable de prendre ce qui est à vous et de cesser de vous préoccuper de ce qui appartient à l’autre. Des excuses sans « Oui mais… »
Vous avez évolué si : Vous êtes capable de dire que vous vous sentez mal, sans en rendre l’autre responsable. Vous avez cessé de dire « ça va très bien » alors que ce n’est pas le cas. Vous pouvez maintenant exprimer votre mal être sans en accuser l’autre. Cela signifie que vous vous êtes approprié ce qui vous appartient et vous avez enfin compris que l’autre n’est pas là pour combler vos propres manques.
Vous avez évolué si : Vous êtes capable de demander de l’aide quand vous allez mal, sans avoir peur de déranger, sans avoir peur de recevoir un jugement, sans avoir peur d’un refus. Vous êtes capable de demander de l’aide parce que vous avez su créer un climat relationnel où vous êtes suffisamment en sécurité pour dire à l’autre « je me sens mal et je voudrais que tu sois là pour moi, je n’ai besoin de rien d’autre que ta simple présence. ».
Vous avez évolué si : Vous avez cessé de juger l’autre ; l’autre qui n’a pas fait de travail sur soi, l’autre qui n’a pas évolué, l’autre qui continue d’être ceci ou cela. Parce que vous avez maintenant compris que juger l’autre, dénigrer et dévaloriser n’est pas une preuve de votre évolution. Loin de là !
Vous avez évolué si : Vous avez cessé votre jeu de victime, de martyr ou de tyran, des postures qui bien souvent n’en font qu’une. Vous avez renoncé à vos bouderies, vos petites vengeances, vous avez renoncé à « je sais ce qui est bon pour toi », vous en avez terminé avec les « si je suis comme ça c’est à cause de toi », ou bien « c’est toi qui as commencé », ou bien « heureusement que je suis là parce que toi… »
Vous avez évolué si : Vous avez renoncé à l’hostilité, à la guerre de pouvoir sur l’autre, aux rapports de force, au jeu du dominant-dominé, à donner des leçons, à être « mieux » que l’autre, à pointer ses défaillances pour dissimuler les vôtres.
Vous avez donc évolué parce que vous vous aimez suffisamment pour aimer l’autre personne telle qu’elle est. Et non plus telle que vous avez décidé qu’elle devrait être pour que vous vous sentiez mieux.
Il y a encore un peu de boulot n’est-ce pas ?
NB : il est bien évident que l’on ne parle ici que de « névroses ordinaires ». Ce qui relève de la justice appartient à la justice.